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Forum RPG de science-fiction

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Arrivée sur de nouvelles terres Forest10

Parcourant la forêt d'une terre inconnue, les ouvrières Formicienes se suivaient en file indienne par centaines, par milliers. A leur  tête,  Ksseret CXXXII  écartait les branches de fougères et autres végétations, fouillant de son regard azuré la végétation qui l'entourait. Il émettait quelques stridulations involontaires, produisant ces sons pour mettre en garde quiconque les aurait attaqué qu'ils n'avaient pas peur.

Pourtant, lui n'était pas du tout rassuré. Il était très inquiet pour lui, et la reine car il ignorait totalement ce qu'abritaient ces terres du sud comme menaces. Ils étaient des milliers de formiciens sans colonie où s'abriter, et ainsi d'une infinie fragilité. Une fois que le plus mal intentionné des sauvages sapiens était parvenir à le tuer le massacre de milliers d’ouvrières formicienes serait d'une facilité déconcertante. Elles fuiraient, mais pour aller où? Dispersées et sans colonies, elles seraient condamnées à mourir.

Une brume légère enveloppait la forêt d'un aspect fantomatique, quelques rayons de soleil les transperçant pour chercher des feuilles à embellir. Ksseret de ses deux mètres s'approchait d'une plante, et saisissait l'une de ses larges feuilles pour l'incliner et porter à sa bouche le précieux liquide qui s'était déposé dans son creux. Se tenant droit, il appréciait le site à sa juste valeur. Il s'agissait d'une motte de terre sur laquelle un arbre géant, probable mutation d'un chêne avait pu s’étendre dans toute sa majesté.
Sans dire un seul mot, l'Architecte émis des phéromones qui expliquaient aux formiciens où creuser les galeries qui les accueillerait. Simultanément des milliers de formiciens s’activèrent en défrichant les fougères qui tapissaient le sol de la forêt, tandis que Ksseret munis de sa lance avançait vers l'Ouest pour explorer plus en profondeur ces terres qu'il espérait hospitalières.

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Arrivée sur de nouvelles terres Zoxp


    En ligne de mire elle rencontrait quelques vischaches qui fuirent bien vite a cause d'un craquement de branche a l'Est. Elle observa dans sa lunette les rongeurs fuir a toute vitesse avant d'abaisser son arme. Derrière des lunettes de protection anti-tempête se cachaient des yeux d'un pourpre imposant, dérangeant, ce contact l'était pour la plupart des sapiens qui la rencontrait. Elle s'y était habituée a présent, elle arrivait même presque a se retenir de lancer des regards noirs a quiconque semblait offusqué par cette anormalité. Elle posa ses fesses sur le sol, s'asseyant. Elle voulait profiter au maximum du fait qu'elle était a couvert et contre le vent pour se reposer avec les membres de son expédition.

    Loin des affres de la direction du clan, Neydilli Mangalar avait décidé de participer a cette expédition qui s'aventurait loin dans des terres qu'ils n'avaient jamais exploré, elle pressentait que c'était le genre d'avancées qui était capitales.

    Au sein des Chantres de Komen le débat avait été houleux quand a laisser la Komen Nendi partir en laissant le clan pour aller explorer quelques terres lointaines dont la plupart des Dege, il fallait bien se l'avouer, n'avait cure. Mais la Komen Nendi avait été ferme, sa décision était prise et plus rien ne l'empêcherait de partir, elle savait ce qu'elle faisait et elle misait gros sur cette expédition, elle était certaine que s'ils parvenaient a découvrir quoi que ce soit d'un tant soit peu intéressant, cela sonnerait un bon départ pour son rôle de dynaste. L'expédition était légère, son but était d'avancer vite tout en pouvant déployer une puissance de feu intermédiaire pouvant se charger de la plupart des menaces.


      * Sauf des Prédas. *


    Leur groupe aurait été dépassé par une meute de Raveleurs s'ils en avaient rencontrés sur la route, mais Komen semblait vouloir les guider et c'était un bon signe selon elle. Un Chantre les accompagnait, les représentants de l'Esprit des Âmes s'assurait que l'intérêt du clan Dege, qui passait par la survie de la Komen Nendi, serait bien respectés. Neydilli ôta ses lunettes de sa vue et s'étendit sur le sol terreux et nu, elle aurait faire un petit somme mais ils n'avaient que trop peu de temps pour prendre du repos, dans moins de quelques minutes ils reprendraient leur route pour pousser encore plus loin, a quelques kilomètres ils avaient perçut des ruines qui feraient un point aisé a défendre et un abri acceptable pour passer la nuit. Alors que le fil de ses pensées décousues commençait a s'éloigner pour s'attarder sur la dernière nuit qu'elle avait passé avec Cal, elle fût interrompue par un sifflement.

    C'était un signal. Le signal que quelque chose approchait.

    Comme piquée par un insecte elle se redressa aussitôt, se mettant en appui sur son genou droit et récupérant son fusil de précision pour tenter de repérer l'intrus. Après quelques secondes qui lui parurent des heures elle parvint a déceler la chose qui avait provoqué cet excès de sécurité. C'était une chose géante et verte qui avançait rapidement. Elle était doté de huit pattes qui la faisait aller a une vitesse assez impressionnante, mais le plus troublant c'était le comportement de la bête qui semblait bien trop différent de celui des bêtes sauvages qu'elle avait l'habitude de traquer et de tuer. Et pour cause ! La créature tenait fermement dans l'une de ses pattes ce qui ressemblait a une lance ! Neydilli réfléchissait a toute allure, a cette distance et avec huit fusil pointés sur elle, la bête n'avait aucune chance ou presque, l'autre possibilité était de la laisser passer tranquillement en espérant qu'elle ne les repérerait pas. Cependant, si ce qu'elle pensait était juste, une troisième option était envisageable : tenter de prendre contact avec ce qui ressemblait a un être vivant doué de raison. Neydilli était le centre d'un dilemme intérieur qui la ferait prendre une décision déterminante pour les années qui verrait son règne de dynaste. Elle visa le crâne de la bête et les autres fusils s'alignèrent pour suivre l'action de la Komen Nendi.

    Tous pensaient qu'elle allait tirer.

    Mais contre toute attente, au mépris des règles les plus basiques de sécurité elle lâcha quelques mots a l'attention de la créature a la carapace verdâtre :


      « HALTE ! NE FAITES PLUS UN GESTE ! »

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Arrivée sur de nouvelles terres De_bmp10

Ksseret le cent-trente deuxième du nom avait traversé la forêt sombre du Berkner où sa colonie était restée. Il avait quitté ses brumes fantomatiques pour s'engager le long des montages de Palmerie, en longeant la mer. Par delà l'Ellsworth il continuait sa route durant des jours, puis des semaines, s'aidant de la position du soleil pour se guider. Longeant la mer de Ronne chaque jour il prenait l’ampleur de l’immensité de cette île qui de plus en plus se présentait comme un véritable continent.

Arrivé au fin bras de terre séparant l'Ellsworth et le Getz, l'architecte Formicien escalada une des montagnes recouvertes de forêt pour découvrir qu'une autre mer pouvait s'apercevoir de là. On l'appelait mer d'Amundsen, et il en ignorait le nom. Comme celui de chaque montagne, chaque rivière qu'il avait franchie. Pourtant tout s'incrustait dans l'esprit du Formicien pour tracer une carte d'une grande précision.

Arrivée sur de nouvelles terres Amunds11

Par delà les cratères devenus des lacs qui parsemaient le bras de terre, il arrivait dans le Getz. Ce fut là, alors qu'il venait de déboucher dans une prairie de fleurs au jaune vivace qui l'entendit:

« HALTE ! NE FAITES PLUS UN GESTE ! »

Le formiciens eu un brusque mouvement de recul tenant même pendant quelques secondes sur ses deux pattes arrière pour se dresser à trois mètres de haut et voir plus loin. Il émettait des crissements, cherchant à intimider ceux qu'il aurait pu rencontrer. Réflexe qui pouvait sembler absurde, pourtant il avait déjà vu des membres de son espèce mettre en fuite des sapiens par la simple intimidation. Mais dans cette situation précise, il était face à des hommes et à des femmes qui s'étaient habitués à vivre dans la peur de monstres plus redoutables que lui, et la fuite n'était de toute évidence pas dans leurs projets.

Il les distinguait bien désormais, il s'agissait de sapiens, et c'était une femme qui l'avait ainsi interpellé. Elle tenait dans ses mains ce que cent trente deux identifia comme un " fusil", cette arme terrifiante au sujet de laquelle on avait souvent mis en garde les explorateurs de la colonie de l'Altiplano. Un bon tireur au fusil pouvait tuer le meilleur architecte d'une colonie avant même qu'il n'approche à moins de vingt mètres. Au corps à corps rien n'intimidait le jeune formicien de trois ans, mais dans cette situation il était piégé par des locaux. Passé le moment de surprise il réfléchissait à ce qu'on lui avait demandé, ne plus bouger. Ksseret CXXXII se statufia docilement, n'émettant plus une stridulation. Écrire l'humain il  le savait, le parler n'était pas du domaine du possible pour lui. Peut être que si ces humains étaient réfléchis ils n'useraient pas de leurs armes sur lui, et qu'un dialogue serait possible...

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      « Et maintenant ? »


    Le guerrier qui avait lancé cette question a sa droite se faisait l'écho fidèle des paroles qui retentissaient dans le crâne résolument sapiens de la Komen Nendi. Ses yeux violacées exprimaient une curiosité manifeste, apparemment elle ne s'était pas attendue a ce que l'on obéisse a ses ordres, c'était une chose étrange, elle avait du mal a se faire a son statut de chef proclamée du clan. Et il était probable qu'elle ne s'y ferait jamais. Et c'était même mieux ainsi d'un point de vue tout a fait extérieur.
    Son attention revint a la créature qui tenait une lance, si elle s'était d'abord redressée pour tenter de les repérer, elle se trouvait maintenant dans une position corporelle semblant affirmer qu'elle avait comprit les mots de la sapiens. Neydilli se figea, adoptant une posture un peu plus froide.

    Pourquoi ses hommes n'avaient pas abattu la créature déjà ? Ah, oui, elle n'avait pas donné l'ordre leur permettant de passer a l'action. Elle sentait les regards interrogateurs glisser sur elle parfois, pendant quelques secondes que les hommes prenaient pour quitter la cible et voir les réactions de la Komen Nendi.


      * Bon, ma grande, et maintenant ? *


    Le plus sage aurait été d'abattre la créature et de continuer le chemin, mais la jeune chef de clan ne pouvait s'y résoudre, quelque chose la bloquait et elle savait quoi, c'était cette sorte de morale archaïque qu'elle était parvenue a se construire a travers son évolution. En l’occurrence, selon son propre code elle ne pouvait se résoudre a abattre quelque chose ou quelqu'un qui s'était rendue, ce n'était pas correcte. Alors que faire ? Elle déglutit avec difficulté, une minute venait peut-être de passer et elle sentait de plus en plus les regards insistants pointer dans sa direction, comme pour percer ses pensées. Elle se redressa et remit son fusil en bandoulière, puis d'une voix ferme elle prit la parole :


      « Gardez-le en joue, ne tirez que sur mon ordre expresse, vu ? »


    Le Chantre de Komen qui l'avait accompagné semblait vouloir prendre la parole et elle devinait qu'il s'opposerait en bloc a cette idée qui risquerait la vie de la Komen Nendi mais celle-ci lui lança un regard noir qui le décida a finalement garder le silence. Elle s'élança a vive allure, descendant le sentier qu'ils avaient empruntés pour finalement se retrouver a quelques mètres de la créature, Neydilli se stoppa net, de là haut elle ressemblait a une fourmi un peu grosse, d'ici c'était un monstre qui pouvait l'écraser ou la déchiqueter sans problèmes, elle n'était plus sûre d'avoir prit la bonne décision... C'était sûrement une mauvaise idée... Elle braqua ses yeux violacées dans le regard bleuté de la bête et finalement se décida a prendre la parole, de ce ton qu'ont parfois les mamans pour expliquer quelque chose de compliqué a leurs enfants mais avec un manque flagrant d'assurance :


      « Euh... Tu... Tu parles notre langue ? Tu... Euh.. Enfin... Tu comprends quand je te parles ? »


    Et ce fiasco fût joint de quelques signes étranges sensés vouloir traduire la même chose, bien qu'elle doutât de l'efficacité de tout ceci a présent qu'elle se retrouvait dans cette situation...
    Au mieux elle se rendait ridicule auprès d'une créature doté d'une intelligence clairement établie, au pire elle serait broyée et digérée en quelques secondes par un monstre dont elle avait sous-évalué la menace.

    Dans un cas comme un autre, elle avait touché le gros lot !

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Arrivée sur de nouvelles terres Oib1eu10
Alors qu'il avait arrêté de bouger le Formicien avait eu le sentiment d'attendre une éternité avant que celle qui dirigeait le groupe ne s'approche. Tout le long de l'arrivée de la jeune femme les hommes avaient gardés leurs fusils braqués sur lui. Ne pas bouger, attendre.  Pas de panique, il serait déjà mort s'ils l'avaient voulu.

Elle s'était approchée assez prêt, mais il n'effleura pas un instant l'esprit du formicien la possibilité de lui lancer son arme pour la transpercer. Hésitante, elle s'adressa à lui . Il n'avait entendu que rarement parler sa langue et il n'était pas sur d'avoir tout saisi. Mais il raccorda les mots prononcés au contexte de la situation et saisissait à peu prés. Il inclinait doucement sa lance vers le sol pour montrer qu'il ne voulait pas l'attaquer, et posa la pointe de celle ci sur le sol pour y inscrire en raclant l'herbe et la terre" OUI, JE COMPREND".

Il regardait l'inconnue avec ses grands yeux miroirs teintés d'azur, et elle le regardait avec ses yeux violacés. Tous deux avaient un regard  irréel, cela leur faisait un point commun. Ksseret était incapable de sourire, bien qu'il eu des lèvres.

Le sourire ne servait à rien chez les Formiciens car il servait à montrer à son interlocuteur qu'on lui voulait du bien. Mais c'était élémentaire chez eux qu'ils se voulaient du bien, car ils étaient tous les membres d'un même corps. Pourquoi le bras n'aimerait il pas la jambe qui n'aimerait pas la tête? Ils étaient tous utiles. A vrai dire pour cent trente deux, sourire était bien un comportement trahissant chez une espèce sa capacité à être d'une extrême violence avec ses congénères. Sinon pourquoi ressentirait elle le besoin de leur exprimer sa sympathie? Le meilleur n'exprimait il pas la possibilité d'un pire?

Elle ne souriait pas, peut être n'était elle pas plus rassurée par leur rencontre. Les sapiens avaient souvent peur de ce qui ne leur ressemble pas. Il écrivait alors à la suite: " JE NE SUIS PAS UN TUEUR" puis la regardait.

Plus facile à proclamer qu'a prouver, mais cela n’était que la vérité. Il était un hybride entre deux civilisations, deux espèces, deux monde on aurait pu dire. Celui d'un "animal" doté d'un esprit et d'une logique de sacrifice pour la collectivité, et celui d'un homme avec tout ce que cela comprenait d'intelligence et d'avilissement.

Le premier monde n'avait jamais vraiment été compris par le deuxième, et n'avait jamais réfléchi à ce que celui ci signifiait pour la terre, sa fin. Il était là,  à cheval entre les modes de pensée, entre l'individuel et le collectif, l'ambition et la solidarité. De l'admiration pour ses créateurs? Certainement. Du dédain pour les ouvrières de son peuple, plus proches de l'animal que de l'être intelligent? Non.

Comme les animaux concevaient les autres espèces comme des composantes  de leur environnement jamais au grand jamais il ne considérerait les sapiens ou qui que ce soit d'autre comme autre chose que des composantes de la nature. Ni supérieur, ni inférieur. On aurait pu penser que les formiciens verraient les sapiens et leurs dérivés comme des parasites qui avaient causés " la grande catastrophe".  

Ces descendants des primates avaient montré de l'irrespect pour les créations naturelles de l'évolution en n'accordant guère d’importance aux autres créatures que l'évolution avait faite naitre. Pourtant il ne leur vouait aucune haine pour ce qu'ils avaient fait, et ce qu'ils continuaient de faire. Ils étaient des composantes, si elles gênent on fait en sorte que çà ne gêne plus, et contrairement aux  sapiens et dérivés cela ne se traduisait pas par " on les extermine".

Il y avait toujours des individus qui pensaient différemment de la majorité et cette femme semblait en faire partie. Qu'en serait il des autres? Il espérait trouver une place sur ce continent nouveau, apportant avec lui sa vision du monde et sa place dans les étoiles..

Pour les membres des autres espèces intelligentes il serait certainement d'une naïveté confondante. Mais la nature avait en elle depuis les origines cette naïveté, il fut étonnant que le grand décollage scientifique de l'être humain aille de paire avec des théories sur la nature de l'homme si pessimiste sur son destin. Il poursuivait des buts individualistes et devrait maitriser la nature pour avoir toujours plus. Chaque sapiens avait un peux de çà en lui, il ne pouvait pas le nier et l'acceptait comme une évidence.

Pourtant ils avaient quelques choses d'autre au fond d'eux, que les sociétés  avaient enfouies par la force du conditionnement. Certains le vivaient très bien, d'autre très mal.

La jeune femme en face de lui avait elle été conditionnée comme ses ancêtres Sapiens le furent pendant des millénaires à penser que ce qui ne nous rapporte rien n'a pas sa place?

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    Stupéfaite, Neydilli fixait avec un étonnement manifeste les mots inscrits parmi la terre et l'herbe, des mots dont elle saisissait le sens et c'était bien ça qui la laissait interdite. Ainsi, la créature qui lui faisait face était loin d'être le monstre qu'il semblait être. Il montrait des facultés de communication auquel elle devait bien avouer qu'elle ne s'attendait pas.

    C'était son premier contact avec un formicien et, a bien des égards, le premier contact qu'avaient eût ceux de son clan avec un représentant de cette espèce, la Komen Nendi avait l'impression que son cerveau s'était arrêté de fonctionner alors qu'elle cherchait désespérément quoi dire ou faire, mais il semblait que sa gorge ne voulait rendre aucun son. Ses yeux embués par l'émotion purent alors voir le formicien s'affairer a nouveau pour écrire quelque chose d'autre :

    ''JE NE SUIS PAS UN TUEUR''

    Elle ne pût réprimer un éclat de rire, sans trop comprendre pourquoi, c'était probablement l'émotion. Elle savait que ce n'était pas un tueur. Si elle avait eût toutes les occasions du monde de l'abattre, lui avait la même occasion de s'emparer d'elle et de mettre a sa merci tout le groupe d'expédition car personne n'aurait fait quoi que ce soit qui aurait pût mettre en danger la Komen Nendi. Elle était certaine que le formicien avait l'intelligence nécessaire pour faire cette distinction entre chef et serviteurs et qu'elle aurait pût reconnaître la valeur tactique de la capture ou l'élimination d'un chef. Mais elle ne l'avait pas fait. A nouveau elle prit la parole, mais elle se sentait comme toujours un peu ridicule, elle n'arrivait pas a se faire a l'idée qu'elle parlait a une créature non humaine qui pouvait la comprendre :




      « Non, bien sur que non que tu n'es pas un tueur. Euh... Ah... Oui ! Je m'appelle Neydilli Mangalar, chef du clan Dege donc euh... Salut ! »




    Et elle tendit une main fine, un brin menue même en espérant que la créature comprendrait son geste. Elle se réprimanda intérieurement pour son manque de sérieux, elle était chef après tout ! Elle tenta tant bien que mal de reprendre un peu de contenance :




      « Et euh... Toi, tu as un nom ? Nous on est ici en exploration, notre terre est très loin d'ici mais on voulait découvrir d'autres choses qui auraient pût être intéressantes et euh... Je crois qu'on a touché le gros lot là... »




    Elle disait ça en avisant de bas en haut le formicien. Des tas de questions lui passaient par la tête et elle se demandaient si toutes respectaient les protocoles de politesse et de respect qu'on devait a un étranger que l'on rencontrait. De surcroît elle aurait aimé éviter de contrarier la créature qui semblait bien amicale pour le moment. Elle fit une grimace, comme pour conjurer toutes ces questions de quitter sa tête, puis, finalement, avec une candeur digne d'une jeune fille de six ans, elle questionna le formicien :




      « Mais euh... Désolé de demander ça mais... Tu es quoi au juste ? C'est la première fois que je vois quelqu'un comme toi... Et pourquoi tu es seul là ? »

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Lorsque ce qui était un véritable chef de clan se présenta il tendis la main, Ksseret ne compris pas ce que cela voulait dire. Pensant qu'il s'agissait là de la coutume pour saluer il tendis son long bras devant lui.
De la pointe de sa lance  il écrivit " JE SUIS 132".

Ensuite, Neydilli lui demanda ce qu'il était. A vrai dire il se posait lui aussi fréquemment cette question, mais y trouvait toujours une réponse le définissant par rapport à deux espèces. Les humains et les fourmis. Il savait donc exactement où il se plaçait dans l'évolution, et qu'il était son créateur, les scientifiques  humains.

Ainsi donc le seul mystère restait qui à créé les humains et les fourmis.  Et cela personne dans le système solaire n'était encore en mesure d'y répondre. Ksseret décida de dire ce qu'il savait de son espèce en sachant bien que la réponse serait incomplète. Il saurait raconter la fin d'une histoire, celle d'apprentis sorciers voulant jouer avec la génétique. Mais saurait il en raconter le début, en parlant du sorcier qui avait créé ce sorcier? Assurément non. Ainsi il raconterait la fin de l'histoire de la pointe de sa lance. "...ET L HOMME CRÉA LE FORMICIEN"

Puis patiemment et alors qu'il réfléchissait qu'il se fournirait un morceau de fusain pour écrire à l'avenir, cent trente deux écrivait de la pointe de son arme en désignant de sa longue main derrière lui.

" JE VIENS D UNE COLONIE DERRIÈRE L ISTHME ET LES MONTAGNES"
"JE CHERCHAIS DE LA NOURRITURE VÉGÉTALE"
"NOUS SOMMES PACIFIQUES"
"NOUS ÉCHANGEONS SERVICES CONTRE NOURRITURE"

Après cette longue phase d'écriture ayant transformée en terre battue la bande de terre face à lui le Formicien attendait la réaction de la chef de clan Sapiens.

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Un bruit. Un coup de tonnerre. L'orage alors qu'il ne pleuvait pas ?

Le son que ne pouvaient identifier les protagonistes de cette scène n'était autre que celui d'un Aerojet militaire de classe plasma-2 pénétrant l'air à une vitesse supérieure à celle du son. Bien entendu, ils ne pouvaient pas le voir depuis l'endroit où ils étaient.

Ils ne pouvaient pas voir l'équipage du vaisseau calculer la trajectoire d’atterrissage d'urgence dans les jungle de l'Antartica, s'affairer à chambouler le moins que possible la population locale, et essayer de trouver un lieu pour garer la navette de près de cinquante mètres de large pour quinze de long. Déposer le bâtiment d'une couleur blanche comme la neige dans une clairière et débarquer sur le sol de Terra une escorte de quatre hommes vêtus de toges aux couleurs aussi vives que le sang.

Ils ne pouvaient pas voir ces quatre hommes se concerter avant de se disperser aux points cardinaux de la forêt, à la recherche de quelque chose, ou quelqu'un, et envoyer régulièrement des messages cryptés remplis de rapports sur l'environnement, la faune, la flore de la forêt, ses indices thermiques, sa composition moléculaire, bactériologique et virale. Ses composés chimiques, les interactions du biome avec la biomasse, les données altimétriques et atmosphériques.

Ils ne pouvaient pas sentir la présence de l'un d'eux, les observant, à quelques kilomètres de là. Ayant déployé un ensemble de nanodrones en forme d'insecte dont l'objectif était d'injecter des substances étrangères dans leur corps mortels, revenir quinze minutes plus tard au vaisseau et discuter d'un plan dont eux seuls étaient les maîtres, dans la discrétion la plus mystique et le flegme de la ferveur.

Ils ne pouvaient pas savoir tout cela. Et pourtant, quelques minutes après ce choc, ce bruit, cet éclair que l'on ne voyait pas, ils étaient allongés, endormis, sur le sol de la forêt. Ksseret avait le visage enfoncé dans la terre qu'il venait de décorer à l'instant d'une écriture savante et avant tout humaine. Quelle ironie lorsque sa lance pointait vers le mot pacifique, un signe ?

Non, ils ne pouvaient plus rien savoir.

Arrivée sur de nouvelles terres Priest10

Les quatre hommes se dirigèrent, ensemble, vers Neydilli et son groupe de gardes du corps, endormis, et se posèrent à trois mètres des corps inanimés, endormis par le puissant anesthésiant dont la propriété était d'assommer n'importe quelle espèce vivante et de lui injecter une dose suffisante de sommeil dans les veines pour qu'elle ne se réveille qu'après un certain temps donné sans qu'elle ne se doute de quoi que ce soit.

L'un des hommes attrapa une fiole et observa une fumée noire venir s'y engouffrer, avant de la refermer. Ils attendirent au moins dix bonnes et longues minutes avant que l'un d'eux - le chef semblait-être, quoique avaient-ils seulement un chef - ne s'avance et ne souille de ses magnébottes inutiles le sol dans lequel était tracé des symboles en dialecte de primitif.

Il observait la scène, sage.

- Lequel est-ce ? Cria-t-il, d'une voix qui ne puisait la panique que dans l'imaginaire de ses interlocuteurs.

- Il s'agit de l'humaine et du formicien. Nous ne savons pas encore si ce dernier en est réellement un. Les deux sont comme... connectés. Qui des trois autres lui avait répondu ? Impossible de le savoir, les hommes parlaient d'une manière presque incompréhensible, en n'émettant que les plus faibles sons possibles. Parlaient-ils seulement ? Dialoguaient-ils avec l'esprit ?

- Peu importe. Prenons les tous les deux.

Deux corps se penchèrent sur Neydilli, tandis que les deux autres vinrent porter le formicien. Tous les soulevèrent par la seule force d'une civière modélisée virtuellement, dont l'hologramme était suffisamment condensé pour pouvoir tenir un corps, tel un tissu aux vertus magiques. Ils les menèrent vers le vaisseau et les y installèrent. Les hommes de Neydilli furent laissés-pour-compte, et se réveilleraient plus tard avec un mal de crâne leur rappelant leurs années de jeunesse. Avec en prime une inquiétude pour le destin de leur chantre.

Avant d'entrer dans le vaisseau et de repartir, les deux hommes s'échangèrent quelques derniers mots. Comme si la vie toute entière atour d'eux n'avait n'importe, comme si le temps ne s'écoulait que par gouttelettes à travers les âges. Comme s'ils étaient éternels, et profitaient de l'instant, alors que l'univers tout entier avançait à une vitesse affolante, et que deux âmes endormies se réveilleraient loin de leurs nids.

- Ce formicien, que faisait-il ici ?

- Il est issu d'un processus de migration aléatoire qui a poussé sa colonie à se retrancher sur ce continent. C'est assez rare pour le noter.

- Sa colonie se remettra de sa disparition ?

- Probablement pas... Il y a très peu de chances, ou bien ils trouveront un autre architecte, ou bien ils seront sélectionnés par les voies immuables de la nature.

Le premier homme soupira, il lança un dernier regard vers le merveilleux monde qu'était le Mater. Une pointe de nostalgie vint imprégner la brume bleuté de ses yeux, et son visage se durcit de plus belle, comme une colère gravée dans un bloc de granit que l'on aurait enfouit à milles lieux sous terre.

- J'imagine que c'est mieux ainsi... Il marqua une pause. Les écritures, dans le sol, étaient-elles de lui ?

- Oui.

- Épatant, épatant...

Puis ils disparurent dans les viscères de leur vaisseau.

***

Ainsi, Neydilli et Ksseret ne purent savoir que l'on implanta en eux un traducteur greffé à leurs cordes vocales. Ils ne purent savoir qu'on les mena sur un monde hors du temps et de l'espace, loin de leur habitacle natal. Loin de Terra. Ils furent menés à des kilomètres et des kilomètres de là. Plus loin encore que le ciel, loin derrière le soleil, sur un autre monde. Ou plutôt, la lune d'un autre monde.

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