Neydilli Mangalar était une pierre. Elle était immobile, elle ne bougeait pas, ne respirait pas, ne ressentait pas le froid métallique dû au contact avec une carlingue de bus qui s'insinuait lentement dans ses bras.
Ses yeux dont s'échappait une lueur violacée étaient braqués sur la créature qu'elle avait en ligne de mire, tout comme son fusil de précision. L'animal ne se doutait de rien, il broutait paisiblement n'ayant tout simplement aucune idée du prédateur qui l'observait et de l'engin que celui-ci tenait pour lui offrir sa mort. Elle sentait le moment arriver, l'index de sa main gauche se crispa puis, d'un mouvement sec, pressa la détente. L'herbivore s'effondra, mort.
Elle murmura, plus pour elle que pour le reste du groupe :
Ses yeux dont s'échappait une lueur violacée étaient braqués sur la créature qu'elle avait en ligne de mire, tout comme son fusil de précision. L'animal ne se doutait de rien, il broutait paisiblement n'ayant tout simplement aucune idée du prédateur qui l'observait et de l'engin que celui-ci tenait pour lui offrir sa mort. Elle sentait le moment arriver, l'index de sa main gauche se crispa puis, d'un mouvement sec, pressa la détente. L'herbivore s'effondra, mort.
Elle murmura, plus pour elle que pour le reste du groupe :
« Shay Komen. »
Elle s'adossa a la carlingue, ferma les yeux l'espace d'un court instant puis les laissa scruter le groupe. Deux chasseurs se trouvaient avec elle, plus son ami d'enfance Cal Ke'er qu'elle ne considérait pas comme un chasseur malgré ses compétences, mais comme un médecin. Cal avait fait preuve d'une ingéniosité et d'une obstination pour élever ses connaissances dans ce domaine particulier et peu maîtrisé qu'était la médecine. Neydilli respectait ça. Elle se rappelait les jeux d'enfants qu'ils avaient partagés, des jeux bien innocents mais qui leur avait fait risquer leur vie inconsciemment et leur avait valu réprimandes a l'époque. Leur amitié n'avait jamais failli, c'était une chose naturelle et Neydilli avait toujours respecté et admiré la force et la présence du « Doc' » comme certains chasseurs aimaient le surnommer. Elle lui sourit. A l'adolescence leurs jeux étaient devenu bien moins innocents et ils s'étaient tout deux lancés a la découverte de leurs corps, Neydilli ni avait vu a l'époque qu'une extension de leur amitié, rien de plus, elle ne s'était jamais attaché a quelqu'un d'autre que lui auparavant et n'avait rien fait pour le torturer, c'était une situation simple, du moins de son point de vue.
A présent, les jeux avaient cessés sans espoir qu'ils reprennent un jour et c'était de plus en plus vrai a mesure que les responsabilités s'accumulaient sur les épaules de l'un comme de l'autre. Son regard était vide quand elle y repensait. C'était une déception dans sa vie, elle aimait bien Cal. Peut-être un peu trop même. Elle lui adressa un sourire triste, puis effaça toutes émotions de son faciès, penser a lui était bénéfique dans le sens où cela l'empêchait de penser a son père. Lorsqu'elle avait quitté Zin Komen au petit matin, elle était passée par la couche où son père, Friviand Mangalar, gisait. Il était fiévreux et gémissait des bouts de phrases incohérentes, parlait d'un « canal lumineux » ou encore de « présence menaçante ». Il demandait aussi sa femme, morte il y a de nombreuses années ou encore ses deux fils qui n'étaient pas plus présents, son état semblait empirer et même si Cal et les Chantres n'avaient pas quittés son chevet les chances qu'il s'en sorte étaient peu probable selon les différents avis qu'elle avait écouté.
Neydilli se redressa, elle ne voulait pas vraiment penser a ça, aussi elle se tourna vers l'endroit où la bête gisait et prit quelques secondes dans un silence imposé pour vérifier qu'aucun prédateur n'était en vue.
…
Rien. Elle remit son fusil en bandoulière, s'étira légèrement et dépassa le reste de son groupe. Chacun savait ce qu'il avait a faire, tout le monde savait quelle était la tactique a adopter, un homme se posta pour surveiller les environs, fusil dégainé et prêt a tirer, un autre resterait près de lui pour couvrir ses propres arrières et enfin Neydilli et Cal iraient récupérer la proie. Elle s'accroupit, imitée par son ami et ils s'avancèrent furtivement a la rencontre de la masse informe qui avait été un animal. Lorsqu'ils arrivèrent tout était calme, elle posa son genou droit a terre afin de s'assurer un appui et examina la dépouille. La viande semblait bien maigre, ils ne rapporteraient pas grand chose, restait a espérer que d'autres auraient fait meilleur chasse. Cal lui adressa la parole et lui indiqua d'un signe de doigt quelque chose au loin, vers le bus où il s'étaient tout les deux trouvés auparavant. Elle joignit ses deux mains au dessus de ses yeux pour essayer de mieux distinguer ce que cela pouvait être et elle sût aussitôt que cela n'annonçait rien de bon : un Chantre de Komen s'avançait accompagné de deux gardes de Zin Komen. Et elle devinait parfaitement la raison de leur présence.
A présent, les jeux avaient cessés sans espoir qu'ils reprennent un jour et c'était de plus en plus vrai a mesure que les responsabilités s'accumulaient sur les épaules de l'un comme de l'autre. Son regard était vide quand elle y repensait. C'était une déception dans sa vie, elle aimait bien Cal. Peut-être un peu trop même. Elle lui adressa un sourire triste, puis effaça toutes émotions de son faciès, penser a lui était bénéfique dans le sens où cela l'empêchait de penser a son père. Lorsqu'elle avait quitté Zin Komen au petit matin, elle était passée par la couche où son père, Friviand Mangalar, gisait. Il était fiévreux et gémissait des bouts de phrases incohérentes, parlait d'un « canal lumineux » ou encore de « présence menaçante ». Il demandait aussi sa femme, morte il y a de nombreuses années ou encore ses deux fils qui n'étaient pas plus présents, son état semblait empirer et même si Cal et les Chantres n'avaient pas quittés son chevet les chances qu'il s'en sorte étaient peu probable selon les différents avis qu'elle avait écouté.
Neydilli se redressa, elle ne voulait pas vraiment penser a ça, aussi elle se tourna vers l'endroit où la bête gisait et prit quelques secondes dans un silence imposé pour vérifier qu'aucun prédateur n'était en vue.
…
Rien. Elle remit son fusil en bandoulière, s'étira légèrement et dépassa le reste de son groupe. Chacun savait ce qu'il avait a faire, tout le monde savait quelle était la tactique a adopter, un homme se posta pour surveiller les environs, fusil dégainé et prêt a tirer, un autre resterait près de lui pour couvrir ses propres arrières et enfin Neydilli et Cal iraient récupérer la proie. Elle s'accroupit, imitée par son ami et ils s'avancèrent furtivement a la rencontre de la masse informe qui avait été un animal. Lorsqu'ils arrivèrent tout était calme, elle posa son genou droit a terre afin de s'assurer un appui et examina la dépouille. La viande semblait bien maigre, ils ne rapporteraient pas grand chose, restait a espérer que d'autres auraient fait meilleur chasse. Cal lui adressa la parole et lui indiqua d'un signe de doigt quelque chose au loin, vers le bus où il s'étaient tout les deux trouvés auparavant. Elle joignit ses deux mains au dessus de ses yeux pour essayer de mieux distinguer ce que cela pouvait être et elle sût aussitôt que cela n'annonçait rien de bon : un Chantre de Komen s'avançait accompagné de deux gardes de Zin Komen. Et elle devinait parfaitement la raison de leur présence.