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Forum RPG de science-fiction

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descriptionUn début difficile. EmptyUn début difficile.

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Un début difficile. Xyof




    Neydilli Mangalar était une pierre. Elle était immobile, elle ne bougeait pas, ne respirait pas, ne ressentait pas le froid métallique dû au contact avec une carlingue de bus qui s'insinuait lentement dans ses bras.
    Ses yeux dont s'échappait une lueur violacée étaient braqués sur la créature qu'elle avait en ligne de mire, tout comme son fusil de précision. L'animal ne se doutait de rien, il broutait paisiblement n'ayant tout simplement aucune idée du prédateur qui l'observait et de l'engin que celui-ci tenait pour lui offrir sa mort. Elle sentait le moment arriver, l'index de sa main gauche se crispa puis, d'un mouvement sec, pressa la détente. L'herbivore s'effondra, mort.

    Elle murmura, plus pour elle que pour le reste du groupe :

    « Shay Komen. »

    Elle s'adossa a la carlingue, ferma les yeux l'espace d'un court instant puis les laissa scruter le groupe. Deux chasseurs se trouvaient avec elle, plus son ami d'enfance Cal Ke'er qu'elle ne considérait pas comme un chasseur malgré ses compétences, mais comme un médecin. Cal avait fait preuve d'une ingéniosité et d'une obstination pour élever ses connaissances dans ce domaine particulier et peu maîtrisé qu'était la médecine. Neydilli respectait ça. Elle se rappelait les jeux d'enfants qu'ils avaient partagés, des jeux bien innocents mais qui leur avait fait risquer leur vie inconsciemment et leur avait valu réprimandes a l'époque. Leur amitié n'avait jamais failli, c'était une chose naturelle et Neydilli avait toujours respecté et admiré la force et la présence du « Doc' » comme certains chasseurs aimaient le surnommer. Elle lui sourit. A l'adolescence leurs jeux étaient devenu bien moins innocents et ils s'étaient tout deux lancés a la découverte de leurs corps, Neydilli ni avait vu a l'époque qu'une extension de leur amitié, rien de plus, elle ne s'était jamais attaché a quelqu'un d'autre que lui auparavant et n'avait rien fait pour le torturer, c'était une situation simple, du moins de son point de vue.
    A présent, les jeux avaient cessés sans espoir qu'ils reprennent un jour et c'était de plus en plus vrai a mesure que les responsabilités s'accumulaient sur les épaules de l'un comme de l'autre. Son regard était vide quand elle y repensait. C'était une déception dans sa vie, elle aimait bien Cal. Peut-être un peu trop même. Elle lui adressa un sourire triste, puis effaça toutes émotions de son faciès, penser a lui était bénéfique dans le sens où cela l'empêchait de penser a son père. Lorsqu'elle avait quitté Zin Komen au petit matin, elle était passée par la couche où son père, Friviand Mangalar, gisait. Il était fiévreux et gémissait des bouts de phrases incohérentes, parlait d'un « canal lumineux » ou encore de « présence menaçante ». Il demandait aussi sa femme, morte il y a de nombreuses années ou encore ses deux fils qui n'étaient pas plus présents, son état semblait empirer et même si Cal et les Chantres n'avaient pas quittés son chevet les chances qu'il s'en sorte étaient peu probable selon les différents avis qu'elle avait écouté.

    Neydilli se redressa, elle ne voulait pas vraiment penser a ça, aussi elle se tourna vers l'endroit où la bête gisait et prit quelques secondes dans un silence imposé pour vérifier qu'aucun prédateur n'était en vue.



    Rien. Elle remit son fusil en bandoulière, s'étira légèrement et dépassa le reste de son groupe. Chacun savait ce qu'il avait a faire, tout le monde savait quelle était la tactique a adopter, un homme se posta pour surveiller les environs, fusil dégainé et prêt a tirer, un autre resterait près de lui pour couvrir ses propres arrières et enfin Neydilli et Cal iraient récupérer la proie. Elle s'accroupit, imitée par son ami et ils s'avancèrent furtivement a la rencontre de la masse informe qui avait été un animal. Lorsqu'ils arrivèrent tout était calme, elle posa son genou droit a terre afin de s'assurer un appui et examina la dépouille. La viande semblait bien maigre, ils ne rapporteraient pas grand chose, restait a espérer que d'autres auraient fait meilleur chasse. Cal lui adressa la parole et lui indiqua d'un signe de doigt quelque chose au loin, vers le bus où il s'étaient tout les deux trouvés auparavant. Elle joignit ses deux mains au dessus de ses yeux pour essayer de mieux distinguer ce que cela pouvait être et elle sût aussitôt que cela n'annonçait rien de bon : un Chantre de Komen s'avançait accompagné de deux gardes de Zin Komen. Et elle devinait parfaitement la raison de leur présence.

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Son attitude était impressionnante. Il avait toujours admiré la froideur quasi-animale qui se dégageait d'elle lorsqu'elle chassait, concentrée sur son objectif, focalisée sur sa proie, et incapable d'éprouver du remord au moment de presser la détente, une série de qualités dont il était en grande partie dépourvue.

Cela faisait quelques temps déjà qu'ils avaient du mettre une partie de leur relation au placard. S'il n'y avait jamais eu de réelle ambiguité entre les deux, cela... Lui manquait. D'une manière ou d'une autre. Neydi avait toujours été son amie la plus proche. Mais la voir murir, et s'éloigner, n'était pas une partie de plaisir. Mais nécessaire. Tous les membres du clan passaient par là. Ils n'étaient plus des enfants.

Tous, au sein de la petite équipe, connaissent leur rôle. Protéger et collecter, mécanique simple mais bien huilée. Restant un pas derrière l'héritière, surveillant du coin de l'oeil les alentours, il quitte à regret la carlingue du véhicule. Il n'avait même pas eu le temps de le fouiller, de voir si celui-ci contenait une trousse de premiers secours, matériel basique mais oh combien précieux quand on avait si peu...

Si peu de choses. C'était bien pour cela qu'il était impossible de sauver le chef. Si les esprits lui avaient montré la voie pour sauver certaines personnes, les arcanes d'un grand nombre de maladie lui étaient complètement fermées. Il s'était senti impuissant lorsque celui-ci s'était affaibli. Impuissant lorsque celui-ci avait périclité. Et n'avait guère aimé la manière dont les Chantres avaient envisagé la situation... On ne demandait pas aux esprits de soigner. C'était la tâche des hommes. Les esprits guidaient, mais il ne fallait pas attendre qu'ils agissent. Enfin, le genre de propos à ne pas tenir si on tenait à sa carcasse. Ce qui était légèrement le cas.

Mais ses travaux avaient en partie porté leurs fruits. Les hommes du clan évitaient l'eau stagnante, diminuant de manière drastique le taux d'infection bactérien -mot qu'il avait appris grâce au livre-. De même, améliorer les normes d'hygiène avait permis de faire légèrement baisser la mortalité infantile, sa deuxième fierté. Mais il était toujours incapable de mener des opérations plus complexes... Les médecins de l'ancien temps semblait avoir trouvé une voie pour endormir le patient, et pouvoir le soigner de l'intérieur. S'il avait pu trouver certaines plantes psychotropes lui permettant d'apaiser les douleurs des blessés, il était toujours incapable de couper un être du monde réel. Cela limitait sacrément les possibilités. Certaines maladies ne pouvaient être soignées qu'ainsi et...

Il lève les yeux. Pas une bête. Trois hommes, dont un chantre. Bordel. Il avait fallu qu'il parte une matinée, il n'avait même pas pu le garder en vie. Comment ça, ça pouvait être autre chose ? Bien sûr que non... Foutage de... Bref... Posant doucement la main sur l'épaule de la jeune femme, un simple...

"Neydi..."

Sort de sa bouche. Elle allait devoir être forte. Et lorsqu'elle lève les yeux vers le petit groupe, il sait qu'elle a compris, aussi. Sa main se raffermit, une seconde. Puis se relâche, il recule d'un pas. C'est à elle de recevoir la nouvelle. Pas à lui.

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    Le Chantre s'approchait, son visage parcheminé se précisait a mesure qu'il avançait vers elle. Il n'accorda aucune attention au reste du groupe de la chasseuse et il semblait déterminé a l'atteindre au plus vite. Elle aurait aimé se retourner, l'ignorer et partir. Ou dégainer son fusil et l'abattre d'un tir dans l’œil. Elle aurait aimé tout faire pour qu'il ne l'atteigne jamais, parce qu'elle savait qu'il viendrait pour lui annoncer ce qu'elle savait déjà depuis ce matin. Et elle refusait de l'accepter, elle sentait la prise de Cal se resserrer autour de son épaule, comme pour lui faire constater qu'il était là et comptait rester là, lien solide et ténu entre elle et lui, quelque chose qui l'aiderait a se sortir de ce cauchemar. Puis vint l'impact, qu'elle affronta avec toute le détachement dont elle pouvait faire preuve, le Chantre de Komen s'inclina et prit la parole d'une voix qui se voulait calme quoiqu'un brin essoufflée :


      « Mes respects héritière ! Le dynaste vous a demandé, il a reprit ses esprits ce matin pendant une courte durée, il aimerait vous voir avant de préparer son voyage vers le monde des esprits. Si vous voulez bien me suivre. »


    « Non ! » fût la première pensée qui traversa son esprit, elle aurait aimé faire n'importe quoi d'autre, mais le suivre était trop dur pour elle, elle savait déjà tout ce qui allait se passer, ne pouvait-on lui épargner cette partie du temps qui lui était imparti ? Son cœur manqua un battement et elle aurait aimé se retourner vers Cal pour qu'il l'emporte loin de tout ça, de cette épreuve et des milliers d'autres qui l'attendraient après... Mais elle ne fit rien de tout ça, elle restait immobile, droite, une sculpture de glace dont la froideur était le protocole que l'on attendait d'une digne fille de chef de clan, d'une Mangalar. Elle signifia son assentiment d'un signe de tête et le laissa la mener la marche jusqu'à Zin Komen, d'un signe, elle appela les autres membres du groupe a le rejoindre, l'un d'eux récupérant la bête abattue au passage. Le chemin se déroulait en silence, le petit groupe s'aventurant sur des sentiers cartographiés et mille fois éprouvés qui permettait d'admirer les restes de l'ancien monde, des carcasses de véhicules gisaient un peu partout comme les fossiles d'animaux morts après une catastrophe planétaire, ici et là des fourrés s'agitaient mais la plupart du temps un oiseau s'en échappait ou c'était l’œuvre du vent. Neydilli espérait que ce n'était pas l’œuvre de prédas, ces créatures étant l'alliage parfait de la fourberie, de la ruse et l'agressivité. Aucun Dege aussi brave soit-il n'espérait tomber sur un préda, ces créatures étaient bien trop terrifiantes et trop peu de chasseurs ou d'éclaireurs revenaient vivant d'une rencontre avec l'une ou l'autre de ces créatures.

    Il leur fallut quelques heures pour atteindre l'enceinte extérieur de la capitale, là, on pouvait admirer quelques agriculteurs qui tentaient fébrilement de faire pousser des légumes dans le sol dont la stérilité pouvait parfois s'avérer affligeante. Neydilli resta interdite devant ce spectacle, et son cœur semblait tomber comme une pierre lourde écrasant tout sur son passage. Elle ne voulait pas hériter de ça, elle aurait préféré que ses frères héritent de la direction du clan, mais pas elle, non pas elle, elle n'était pas faite pour ça... A leur passage, beaucoup de membres du clan la saluait, ils arboraient tous ou presque ce regard de pitié un brin compatissante et cela ne rendait son avancée que bien plus difficile.

    Finalement, après quelques minutes, ils parvinrent a l'intérieur du 'palais', mais ils n'auraient pas besoin d'aller plus loin, un Chantre s'approcha, c'était une femme a la jeunesse relative, une trentaine d'année dont la beauté avait dû affoler le cœur de nombres d'hommes. Elle s'interposa entre Neydilli et la porte de la chambre qui se trouvait a quelques mètres de là, ses yeux perçants détaillèrent la jeune femme et elle prit la parole d'une voix qui ne souffrait aucune contestation :


      « Son âme a rejoint Komen. Le dynaste nous a fait savoir que vous étiez son cadeau le plus précieux au clan et qu'il faudrait vous protéger. Il sait que vous mènerez le clan avec brio. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de passer cette porte, dynaste. »


    Ses entrailles se glaçait a mesure que les paroles du Chantre se diffusait en elle et qu'elle les comprenait. Et même si son devoir aurait été d'aller voir une dernière fois l'enveloppe charnelle qui avait été son père, elle choisit de fuir cette responsabilité, la dernière exception qu'elle pouvait se permettre. Elle acquiesça et la Chantre la salua, la laissant disposer. Ensuite tout devint noir, elle se laissa emporter par Cal dans une pièce adjacente, il referma la porte et lui demanda si ça allait. Maladroit, mais a sa place elle n'aurait pas fait mieux. Alors elle éclata en sanglots, se précipita contre lui et s'y pelotonna, ne sachant quoi faire d'autre.

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Partir... Il jette, à regret, un regard sur la carcasse du véhicule. Merde, il y avait tellement à récupérer pourtant... Se rapprochant du groupe de deux, il freine légèrement. Posant la main sur un compagnon, lui indique qu'il va les rattraper. Laisser quelque chose en friche, avec la rareté de leurs ressources, c'est un crime. Aucun mort ne justifie une attitude criminelle.

Rapidement, ils disparaissent de son champ de vision. Il les rattrapera, la chantre n'est pas une rapide. Ouvrant avec peine la porte du véhicule, il s'engouffre. La rouille, partout, l'odeur renfermée et scabreuse du véhicule... Remontant son foulard, il se dirige vers le siège de celui qui devait conduire l'engin, attachant autour de ses mains plusieurs bandes de tissu. "Tétanos", disaient les Anciens. Ils parlaient d'un "vaccin", mais aucun détail sur cette chose qui sauvait des infections. Il aurait pu tuer pour savoir ce que c'était. Et démontant avec précision les alentours du siège... Rien. D'ordinaire, c'était là qu'on le rangeait. A l'avant. C'était là qu'il le trouvait sur les véhicules non marchands. Merde. Juste un emplacement, mais vide. Une seconde il regarde l'emplacement libre. Pensif. Merde. Et sort. Décidément pas une bonne journée. Avant de partir au pas de course, et de rattraper assez rapidement le groupe. Il n'était pas vraiment discret.

**************************

Il ne s'était pas vraiment attendu à ça. Elle qui d'ordinaire pouvait paraitre si froide, si forte, s'effondrer ainsi... Il ne s'était certes pas attendu à voir chez son amie une femme glaciale, qui n'esquisserait pas un geste devant la dépouille de son père, mais... Qu'elle refuse de voir le corps... C'était... presque indécent. Plus encore lorsqu'on héritait du pouvoir accordé par le sang. Ne pas rendre un dernier hommage, c'était refuser la légitimité de l'être qui avait enfanté ! Mais avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche, et faire part de cette impression... Elle s'effondre, juste devant le chantre. Et lui, réflexe, la rattrape, posant rapidement un doigt sur son poignet. Faible. Sous-tension. Et le rythme n'avait pas l'air des plus calmes.

"La chasse a été longue... Je l'emmène."

Excuse la plus basique qui soit. La chasse avait été longue. La portant jusqu'à la pièce la plus proche, il la pose sur le sol, contre un mur proche, la calant avec sa veste. On toque. Un chantre. Comment va-t-elle ? "Bien", lache-t-il avant de refermer la porte.

En tout cas, il l'espérait. Si ce genre d'épisodes arrivaient souvent, elle risquait d'en baver sérieusement pour tenir l'équilibre du clan. Prenant son poignet, comptant les secondes sur les doigts d'une main, les battements de son coeur dans l'autre, d'une voix douce :

"Comment te sens tu ?"

Et là, pas de réponse, juste une jeune femme se jetant sur lui. Pas comme d'habitude. Pas comme une amie. Pas de la manière sauvage dont elle l'avait parfois habitué. Comme une enfant. Une gosse qui avait perdu son père, et qui était paumé. Il serre un bras autour de ses épaules. Mais rompt le silence.

"Tu vas devoir le voir... Le clan n'attendra qu'un mauvais pas pour se déchirer. C'était le rôle de ton père, c'est maintenant le tien. Tu le sais..."

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    Les mots de Cal étaient sensés et raisonnable. Et pourtant a ce moment elle le détestait plus que tout au monde, parce qu'il voulait la forcer a aller voir le cadavre de son père. Elle avait toujours été forte, elle avait encaissé plus que n'importe qui d'autres a son âge, oh, bien sûr elle savait que les conditions de vie étaient cruelles pour tous et pas seulement pour elle, mais n'était-ce trop demander qu'une seule fois où elle pourrait se laisser aller et faire enfin ce dont elle avait envie ?
    Et le pire, c'est qu'elle savait qu'il avait raison et qu'elle devrait y retourner, elle tourna ses pupilles violacées vers le regard de Cal, son regard embrumé cherchait le soutien qu'il lui rendit instantanément et c'était un peu comme s'il communiquait de sa force en elle. Elle resta là, immobile, attendant sans savoir trop quoi faire, et puis subitement elle succomba a la tentation et l'embrassa avec passion, glissant ses lèvres sur celle de son ami tandis que ses mains allèrent caresser la nuque et les cheveux du médecin.
    Il n'y avait pas de raisons précises a tout ceci, juste une impulsion, juste un besoin primaire de se sentir bien quand trop de malheurs l'entourait et elle savait que c'était une façon efficace de se sentir bien, Cal ne l'avait jamais déçu.

    Après un moment qui lui parut bien trop court a son goût elle rompit le contact et posa sa tête contre le torse du médecin, écoutant son cœur battre a toute vitesse et n'observant rien de particulier, ses yeux violacées allaient et venaient en tout sens et pendant un moment elle ne fit rien d'autre que tout ça. Et puis elle lâcha de nouveau soudain prise, son corps se convulsa, se souleva légèrement a quelques centimètres du sol et elle ressemblait a une poupée de chiffon ainsi. Une lueur pourpre s'échappa de ses yeux et elle semblait inconsciente, cela dura quelques secondes, mais c'était quelques secondes terrifiantes pendant lesquelles elle n'était consciente de rien. Elle répétait la même phrase d'une voix éthérée que Cal ne lui avait jamais entendu :


      « Jivih va revenir. Jivih va revenir. Jivih va revenir. Jivih va... »


    Petit a petit sa voix s'éteignait pour finalement ne devenir qu'un murmure. Elle se tut, retomba a terre et sembla rester inconsciente pendant quelques secondes. Ses yeux s'ouvrirent, se posèrent sur Cal et elle vit sa mine effarée sans comprendre la raison de tout ça. Elle sentait la froideur du sol qui pénétrait sa peu et en ressentit une gêne peu commune, elle finit par se redresser, puis se relever, époussetant ses vêtements et constatant toujours le regard étrange du médecin elle s'apprêtait a lâcher un « Quoi ? » cinglant mais fût interrompu au même moment par l'arrivée impromptue de la Chantre de Komen qui semblait affolée. Elle faisait de grands gestes et tentait de parler a une vitesse telle que rien de compréhensible n'en ressortait, Neydilli lui demanda de se calmer et l'interrogea sur ce débordement :


      « Komen Nendi, les étoiles attaquent la Lune ! »


    Abasourdie, hébétée même, la chasseresse aurait aimé comprendre par quelle miracle telle chose aurait pût se produire mais elle fût obligée de le croire lorsque la Chantre l'entraîna a la fenêtre du couloir. Bientôt rejointe par Cal, elle restait interdite face a ce qu'elle contemplait : comme a son habitude la Lune étincelait dans la nuit mais cette fois-ci, d'autres lueurs fusaient vers elle très rapidement mais de manière de plus en plus sporadique. C'était un spectacle étrange et...perturbant, mais Neydilli s'engonça dans une carapace de froideur nécessaire maintenant qu'elle devait reprendre son rôle. Son regard devint froid et elle prit la parole d'un ton détaché qui lui était très peu commun :


      « C'est le signe que Komen a choisi pour marquer mon arrivée a la tête du clan. Le signe qui prouve que je suis bien la Komen Nendi. »


    Cette nouvelle eût l'effet d'une bombe sur la Chantre qui écarquilla les yeux et s'inclina bien bas. La nouvelle chef de clan prit la parole a nouveau, distribuant ses ordres :


      « Je vais aller voir la dépouille de mon père, afin de témoigner en sa faveur lors du jugement de Komen. Lancez la préparation de la cérémonie afin d'officialiser mon rôle de chef de clan. Tout devra être prêt pour demain matin. »


    La Chantre s'exécuta et Neydilli, toujours suivie de Cal, entra dans la pièce où son père se trouvait. Il portait les marques de la maladie, il semblait froid, il faisait peine a voir. Autour de lui au moins six Chantres lançaient des évocations a l'attention de Komen, la jeune femme s'approcha de son père, prit sa main et lâcha quelques mots après l'avoir embrassé sur le front :


      « Shay Komen, Wattuor. »


    Elle resta impassible, tenant son rôle de dirigeante de bout en bout, puis, lorsqu'elle jugea qu'elle avait passé assez de temps pour s'imposer, elle fit signe a Cal de la suivre et quitta la pièce pour rejoindre sa propre chambre. C'était une pièce a l'apparence vétuste et où nombre de choses traînaient formant ce que l'on appelait communément un « joyeux bordel ». Une fois la porte fermée elle attira Cal a elle en le tirant par sa veste, l'embrassa et le poussa sur son lit tout en commençant a ôter le haut du médecin. Elle se fichait de ce qui était bien ou mal a cet instant, tout ce qu'elle voulait c'était se sentir bien et elle savait qu'avec Cal cet objectif serait atteint.

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Il n'avait pas hésité une seule seconde quand elle s'était jeté contre lui, l'enlaçant par la taille, répondant à ce soudain besoin de vie qui touchait ceux que la mort frappait. Un long baiser, passionné et sauvage, c'était là le peu qu'il pouvait apporter à l'âme en détresse. Du moins, c'était la seule chose logique. Car la suite le fut moins.

Tout semblait parfait. Ridiculement parfait dans un moment de deuil, à vrai dire, la tête de la jeune chef contre son torse, son souffle, sa chaleur... Et soudaain le corps se détache. Elle convulse. Lâchant un juron, et tentant de la maintenir, elle lui échappe. Et commence à parler. Le visage du médecin pâlit. Pas qu'un peu. Jivih ? Qui est Ji... La voix s'arrête. Elle semble prendre conscience. Le regarde. Ouvre la bouche et... Rien. Un chante l'arrête. Manifestement paniqué. Bordel, mais qu'est ce qu'ils ont fait aux esprits ? C'est leur Mardi-Gras à eux, leur grande fiesta des signes, la journée porte ouverte des prophéties ? D'un pas rapide, il suit la jeune femme, toujours un pas derrière elle. Rester à sa place.

Et là, vision terrible et belle à la fois. Mettre en sourdine son instinct primitif. Laisser la raison revenir à la place. Les étoiles ne parlent jamais en vain. Elles expriment des choses, mais ne sont pas colériques, ni même amicales. Elles sont immobiles, et ne bougent qu'en cas d'évènement bien particulier. Personne ne le regarde. Il sort un bout de papier de sa sacoche. Sale et jauni, de la récup', comme tout le reste... Un petit morceau de charbon. Et gratte.

"Jivi. Jivih. Givi. Givih."

Pas le temps de gratter plus. Ce serait une de ces orthographes. Rangeant rapidement le bout de papier, un regard vers la eune femme. Un signe de son intronisation ? Il retient un sourire. Il prenne tous cela pour des signes. Mais ça n'a rien à voir, il en est sur. Il a une explication, comme il y a une explication à la présence du sang dans l'organisme, et aux battements du coeur.

Mais l'explication était excellente politiquement. Une justification bien trouvée pour sa nouvelle légitimité. Ce qui aurait pu être vu comme un handicap devenait aussitôt un avantage. Ce serait une grande dirigeante, si toutes ses décisions se terminaient ainsi. Les chantres semblaient approuver la version. Et la voila qui l'ordonne de la suivre, à nouveau. Et lui d'exécuter, obéissant.

Le corps du vieux chef. Presque en meilleure santé qu'à leur départ. Il l'avait laissé souffrant, tentant de l'apaiser avec diverses herbes, inutiles au vu de l'intensité de la douleur. Il était apaisé, désormais. Presque le plus sage d'entre eux, au milieu de l'agitation bigote des chantres. Quelques mots de Neydili. Il ne s'approche pas du corps. Et retiens un regret. Il aurait tellement à apprendre d'un cadavre comme ça. Et le chef aurait été heureux de contribuer, jusque dans la mort, à aider les siens. Mais non. On lui refuserait ce dernier honneur ppour l'honorer en se débarrassant du corps. C'était... Nécessaire pour la cohésion du groupe. Sans doute.

Pas le temps de penser cela. Le voila en train de suivre sa chef à nouveau. Et avant même de n'avoir pu prononcer un "je suis désolé..." de rigueur en privé, elle le bâillonne de ses lèvres, le plaque sur le lit, et commence à le dessaper. Tout porte à croire que le désir de vie est toujours le grand gagnant. Et lui de continuer, bon ssoldat, à obéir à sa chef. Elle veut se changer les idées. Il va l'aider...

****************************************

Il ouvre les yeux. Brutal, aucun sentiment, seulement la passion et les sensations. Ouaipe. Au moins, aucune question à se poser. Son regard se porte sur les épaules nues de la jeune femme, toujours endormie. Il a horreur de ça mais...

Rapidement, sans un bruit, il se rhabille. La regarde, une dernière fois. Repousse du bout du doigt une mèche. Léger grognement, il se stoppe. Elle dort. Lui se retourne. Personne dehors ? Non. Il sort. Jivih. Mais où va-t-il trouver Jivih ?

descriptionUn début difficile. EmptyRe: Un début difficile.

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    Elle sent l'air frais glisser sur sa peau et elle en frissonne, elle est incapable de se décider : est-ce que ce contact est agréable ou est-il l'opposé ? Elle inspire profondément et expire de la même manière. Elle sent le contact de la peau contre une mèche de ses cheveux et dans un automatisme grogne. Elle ne dort pas, non, mais elle garde les yeux clos pour ne pas s’embarrasser d'un dialogue qu'elle ne désire pas pour le moment. Sa vie devenait assez compliquée comme ça, elle préférait profiter des dernières miettes de simplicité qui lui restait pour le moment.

    Lorsqu'elle fût certaine que Cal eût quitté la pièce, elle se retourna et ouvrit les yeux, la lumière l'agressa au premier abord mais elle finit par s'y habituer, un pâle sourire s'épanouit temporairement sur son visage et elle s'étira, révélant le galbe de ses seins qui s'enfuyaient de sa couverture. Elle resta là, sans rien faire, pendant quelques minutes mais sentit finalement un mouvement sur la couverture qui se rapprochaient d'elle, alors qu'elle se redressait elle se retrouva nez a nez avec un chat sauvage ou 'Vouatou' comme les appelaient les vieilles bonnes femmes du clan. Son pelage gris clair rayé gris foncé et son air lunatique mais farouche séduisait la jeune femme, ce n'était pas la première fois qu'elle voyait le matou s'aventurer dans cette pièce qui était la sienne pourtant d'ordinaire celui-ci évitait tout contact prolongé avec elle. Mais pas cette fois. Le chat s'approcha d'elle et dans un mouvement mesuré elle essaya de caresser son pelage, ce que l'animal ne semblait pas déprécier. Tout a ses caresses, elle observait le ciel dehors et surtout la hauteur du soleil dans le ciel, elle estimait qu'il devait être environ sept heures, peut-être huit heures et Zin Komen devait être en ébullition a cette heure. Ce qui voulait dire aussi qu'il lui restait que quelques petites minutes de liberté avant que soit faite son élévation en dynaste du clan. Elle s'installa en tailleur au dessus de sa couverture laissant apparaître sa nudité sans rien pour la cacher et amena le chat sauvage a elle tout en continuant a le caresser, le mouvement sur la fourrure de l'animal l'aidait a se préparer a ce qui allait arriver, elle se sentait détendue alors que le matou ronronnait. Elle le reposa a côté et il lui lança un regard qui semblait vouloir signifier « Continue, esclave ! » et elle sourit. Neydilli se redressa et se mit en tête de rassembler son ensemble de cuir, ce qu'elle parvint a faire en quelques minutes non sans s'étonner de l'éloignement manifeste qu'avait subit certains de ses vêtements.

    Une fois prête elle ouvrit la porte et se retrouva nez a nez avec une flopée de servantes qui poussèrent de grands cris et faillirent provoquer une crise cardiaque a la Komen Nendi. Un bref regard interrogateur lui apporta la réponse a ses interrogations : elles avaient été envoyés par les Chantres de Komen afin de lui faire prendre un bain et de la préparer pour la cérémonie de son avènement, elle tenta de riposter mais fût arraché sans sommation et traînée dans une pièce où on la plongea de force dans un bain chaud. Là, une des servantes se saisit d'une brosse et commença a gratter lentement et consciencieusement chaque centimètres carré de la peau de la jeune femme qui grimaçait en pestant intérieurement contre les Chantres et leurs idées. Au bout d'une vingtaine de minutes on décréta qu'elle était fin prête pour être maquillée, parfumée et habillée et ce fût là une épreuve qu'elle aurait aimé pouvoir éviter mais rien ne semblait pouvoir empêcher les servantes d'accomplir leur besognes. Finalement, après une lutte acharné contre les tissus qu'on essayait de lui faire enfiler elle parvint a prendre assez d'inspiration pour articuler quelques mots :


      « Allez-me-chercher-Cal-au-plus-vite. »


    Elle avait dit ça d'une traite et cela rendait l'effort d'autant plus impressionnant quand on admirait ce avec quoi elle était au prise. L'une des servantes qui était à pour son service s'inclina et s'élança a toute vitesse pour aller dégoter celui qui avait été demandé. Pendant ce temps, Neydilli rassemblait encore tout son courage pour affronter la phase parfumage/habillage qui semblait être loin d'être terminée et on pouvait déceler comme résultat de tout ça un cri qu'on aurait put attribuer a une manticore en chasse :


      « RAAAAAAAH ! »

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Dénégation de la tête de l'ancienne. Bordel. C'est la troisième qu'il interroge depuis son départ. La troisième vénérable à ne pas avoir la moindre idée de ce que le mot pouvait signifier. Et il ne pouvait quand même pas crier sur tous les toits que la nouvelle cheffe devenait épileptique -ça ne ressemblait pas à la maladie du livre, mais la contraction musculaire inconsciente, les yeux dans le vague... Oui, ces symptomes collaient, donc, faute de mieux...-, voir complètement tarée, et sortait des mots au hasard en état d'inconscience. Cela aurait été catastrophique.

Et ce n'était ni auprès des chantres, ces charlatans, ni auprès d'une bibliothèque inexistante, qu'il pourrait trouver la solution. Jivih... Il avait même tenté de se souvenir des vieilles histoires que lui racontait sa mère, quand il était gosse, pour tenter de se rappeler si ce mot avait été évoqué. Mais soyons franc, à part un globiboulga de vagues souvenirs de péripéties, il se souvenait à peu près autant de ce qu'on avait pu lui raconter que de son premier pantalon. Ce qui date un peu.

S'inclinant légèrement, il se tourna et sortit de la modeste habitation. Au fond, qu'est ce qui était le plus inquiétant ? La voix d'outre-tombe, ou ses mots ? Un idiot aurait crié à la possession, aux esprits, ou encore au fantôme de sa belle-mère revenue hanter les vivants. Mais non. Il se refusait proprement à réagir ainsi. Il était un médecin. Il soignait les hommes, leurs maux, et, si les esprits le guidaient, ils n'étaient jamais directement responsables de ce qui arrivait. Tout au plus, ils vous poussaient dans une direction. Mais alors quoi ? Elle avait soudainement pété une durite et décidé de jouer au prédicateur ? Neydi était la femme la moins susceptible de faire une crise d'hystérie. Elle était posée, ne présentait aucune pathologie familiale -l'hérédité jouait un rôle, disait les anciens dans le livre, mais il n'avait aucun détail là dessus, rageant-... Le choc de la mort de son père ? Peu probable, elle s'était... Soignée d'une autre manière. Sourire bête. Qui disparait. Passons.

Il allait continuer ses modestes recherches, mais fut interrompu par une jeune femme, qui, à vu de nez, devait faire deux bonnes têtes de moins que lui, et qui semblait particulièrement tendue. Elle le demande ? Immédiatement ? Bordel, elle était chef du clan depuis quelques heures seulement, et la voilà qui commençait déjà à le traîner avec elle. Elle devait avoir besoin de lui...

Il s'était attendu à une urgence. Une vraie, un accident bête, une crise de panique, une mort soudaine, et le cri à glacer le sang qu'il put entendre lui fit accélérer le pas. Débarquer dans la pièce, où une jeune femme habillée en grande pompe semblait fulminer. Temps d'attente. Et...

Eclat de rire. Ce qui, au vu de la capacité pulmonaire du géant, fit sursauter plusieurs servantes. Ne parvenant pas à se calmer, il se pose sur une chaise sous le regard furibard de plusieurs suivantes. Malpoli ? Non... Enfin bref. Impossible de se calmer.

descriptionUn début difficile. EmptyRe: Un début difficile.

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    Neydilli Mangalar, héritière du défunt chef de clan, Friviand Mangalar, fulminait sous la coiffe dont on venait de l'affubler. Et l'arrivée d'un Cal ouvertement moqueur ne fit rien pour améliorer son humeur, bien au contraire ! Et elle lance un :


      « Ta gueule, Cal ! »


    Bien sentie. Elle reporte son attention sur le ballet virevoltant de froufrou et d'odeurs qui enlace avec véhémence sa peau, bien entendu ça restait des habits de récup', donc pas de première fraîcheur ni de toute beauté si jamais un sapiens de l'Ancien Temps passait la porte pour admirer ça. Mais pour eux c'était là une grande richesse qui se concentrait dans ces vêtements, richesse qui se devait d'être exhibée a cette seule occasion où l'héritier s'élevait au titre de chef. Mais Neydilli avait le droit a un surplus de tout ceci et elle soupçonnait – sans trop se tromper – que le fait qu'elle soit considérée comme la Komen Nendi avait beaucoup a voir avec tout ceci. Son regard se porta sur trois ou quatre servantes qui restaient a l'écart du groupe, visiblement en attente d'ordres éventuelles de la part de Neydilli. L’héritière plissa les yeux, puis son regard alla des servantes a Cal, puis un sourire carnassier se forma alors qu'elle appelait les servantes :


      « Vous trois, occupez-vous de préparer Cal, en tant que mon futur conseiller il doit être a l'honneur également ! »


    En quelques secondes le géant était cerné de jeunes femmes qui commençaient a prendre ses mesures et a le déshabiller. Une fois ceci fait on frottait des fleurs contre son torse pour améliorer son parfum (ou plutôt, dans son cas, pour lui en donner un) et on alla se saisir d'autres vêtements bien plus adapté a son statut de conseiller. Neydilli ne cachait pas le plaisir qu'elle avait a admirer le médic' subir le même sort qu'elle. Ce n'est qu'au bout d'une dizaine de minutes qu'ils purent enfin tout deux quitter la pièce, au dehors, un Chantre les attendaient. C'était là le protocole qui engageait la passation de pouvoir, liant l'âme du défunt par le biais du représentant spirituel a celui qui succédait.


      « Dynaste, après vous. »


    Neydilli déglutit avec difficulté, puis elle prit la tête du cortège composé du Chantre et de Cal, a mesure qu'ils avançaient des hommes les rejoignaient, des hommes liés par leur vie a la garde du chef de clan, les meilleurs, ceux qui protégeraient nuits et jours la nouvelle dynaste a présent. Ils sortirent du 'palais' du clan et prirent place sur une sorte de promontoire naturel d'où le peuple de Zin Komen rassemblé dans la cour pouvait les voir. Neydilli Mangalar et le Chantre s'avancèrent, Cal restant en retrait, comme le voulait la tradition. Le Chantre écarta les mains en hauteur, demandant un silence qui s'était déjà créé depuis quelques minutes, puis il prit la parole selon les phrases traditionnelles :


      « Un Mangalar rejoint Komen, un autre se dresse pour mener le clan Dege, c'est un cycle qui se perpétue, un cycle qui doit continuer pour permettre au clan d'être mené dans les voies de Komen. Neydilli Mangalar, vous avez été jugée héritière de la voie de Komen, cette voie qui pousse les Mangalar a diriger avec puissance, sagesse et respect, jurez-vous que votre vie en ce monde sera consacrée a appliquer tout ceci sans distinctions ni préférences ? »
      -Shorey !
      -Jurez-vous que votre seule préoccupation sera le bien-être de votre peuple et que ce bien-être passera toujours avant le vôtre ?
      -Shorey !
      -Jurez-vous que vous vous dresserez toujours entre les menaces et votre peuple afin de toujours le protéger et ce, quoiqu'il advienne ?
      -Shorey !
      -Komen vous voit, mon enfant. Vous étiez un héritier, vous voilà devenue une chef. Chasseuse, guerrière, Komen Nendi, le clan tout entier repose sur vos épaules, tâchez de toujours faire en sorte que ce pouvoir qui vous est confié soit toujours utilisé avec justesse, équité et discernement dans les voies que Komen vous aura montré.


    Il apposa sa main sur le visage de la jeune femme et elle ferma les yeux, comme le voulait la tradition. Sa vie d'héritière se terminait en même temps que l'instant où elle avait vue de cette façon, quand elle rouvrirait les yeux elle serait une chef et elle verrait ce peuple comme le sien. Telle était la tradition. Elle rouvrit les yeux et fit face a une foule enthousiaste qui criait sa joie de voir Neydilli devenir la guide du clan, bien que légèrement mal a l'aise, elle n'en laissa rien paraître et préféra tenir son rôle de chef de clan jusqu'au bout. Elle salua la foule, puis, au bout de quelques minutes, elle rentra dans son palais là où des tas de personnes l'assaillirent sur les premières décisions qu'elle devrait prendre, elle les repoussa tous et lâcha :


      « Mon premier acte en tant que chef sera de monter une patrouille afin d'explorer et d'entrer en contact avec d'autres clans ou tribus. Il est temps de sortir de notre isolement et d'essayer de faire de notre clan, un grand clan, il est temps de gagner la place qui nous a été promise et ce ne pourra être accomplit qu'en s'alliant avec d'autres tribus. »


    Beaucoup semblèrent estomaqués par la décision de la chef de clan. Elle confiait la gestion du clan au conseiller qu'elle venait de nommer : Cal Ke'er. Il s'occuperait des affaires quotidiennes pendant son absence.

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L'engueuler n'allait pas le faire taire. Au contraire, son corps se secouait, comme en proie à une soudaine spasmophilie, il allait crever par manque d'air , il en était sur. Les anciens pensaient-ils qu'on peut "mourir de rire" ? Il allait peut-être innover. En tout cas, il aurait innové si la jeune chef n'en avait pas décidé autrement. Car lorsqu'il prend conscience de ce qu'elle vient de dire, son regard glacial se pose sur les trois servantes. L'une d'elle, chopée en plein vol par ses yeux bleus, se stoppe, jeune et encore effrayé par des gabarits comme ceux du géant. Mais peine perdue, car ses deux ainées ont bien compris que la chef, c'était Ney. Et voila qu'on l'agressait. Et il avait envie de hurler : bordel, je suis médecin, lâchez moi, vite, l'antisceptique !

Mais il se contente de grogner tandis qu'elles arrachent sa veste, sans pitié, et continue de le maltraiter. Résistant à l'enlèvement de son futal, nouvelle réalisation ...

"Consei quoi ?"

Merde !

"Je ne suis pas conseiller, Ney... Chef, je suis médecin, médecin ! Touche pas à ça, toi..."

Dit-il en donnant une petite tape sur la main d'une servante tentant de le défaire de sa ceinture. Qu'elle ne cherche pas, elles ne le dépoileront pas  !

"Il y a d'autres gens bien plus qualifiés que moi ! D'excellents chasseurs, d'excellents ... chantres, si tant est qu'on puisse être excellent en ça... Je ne suis ppas un conseiller et..."

Regard noir. Il ferme la bouche. Il n'avait pas son mot à dire. Et, sortant de la pièce, il jette un dernier regard assassin aux trois tortionnaires... Quoique, la petite jeune était mignonne... Enfin bref, pas le moment. Toujours un pas derrière la nouvelle dynaste, il reste silencieux, se contentant de suivre comme dans un rêve. Rien de plus. Oui, irréaliste. Il était bombardé conseiller, la dynaste partait en exploration, ce qu'aucun homme de la tribu n'avait osé avant et...

**********************************************

Et il était là, face à ces chasseurs qui se disputaient un bout de barbaque.

"Je l'ai abattu, la proie me revient !"

"Je l'ai pisté, elle me revient !"

Soupir. Et c'était comme ça depuis qu'elle était partie.

"Vous étiez d'accord pour travailler ensemble ?"

Temps de latence. Les deux acquiescent.

"Et vous aviez établi avant la part de chacun ?"

L'un d'eux ouvre la bouche. Se ravise. Alors, d'une voix calme.

"Alors c'est votre travail conjugué qui a eu la bête. Chacun la moitié. Et le premier qui l'ouvre, je lui fais bouffer sa part plus vite qu'elle ne peut faire le trajet entre votre bouche et votre cul. C'est compris ?"

Silence, les deux hommes finissent par acquiescer de manière précipitée, et s'éclipsent. Au secours...

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